Football : Anne Hidalgo ne veut pas vendre le Parc des Princes, le PSG se dit prêt « à quitter sa maison »

Le club parisien souhaite disposer d’un stade d’une capacité d’accueil comparable à ses adversaires européens, entre 60 000 et 90 000 places. Le Parc des Princes, 47 000 sièges, pourrait être remodelé par le Paris Saint Germain à condition que le club en devienne propriétaire. La maire de Paris s’y oppose fermement.

Le Parc des Princes « ne sera pas vendu » au Paris Saint Germain, a affirmé la maire de Paris, Anne Hidalgo, dans un entretien diffusé samedi 14 janvier par Le Parisien, s’attirant les foudres du club de la capitale, qui s’est dit prêt à « quitter sa maison ».

Les négociations étaient au point mort, elles sont désormais dans une impasse. « C’est une position ferme et définitive. Il s’agit d’un patrimoine exceptionnel des Parisiens », a déclaré l’élue socialiste dans les colonnes du quotidien. L’équipe municipale se disait jusqu’à présent ouverte au dialogue, même si la vente n’était pas son « option prioritaire ». Après cette publication, un porte-parole du club s’est dit « déçu et surpris » que la Mairie veuille « déloger le Paris Saint Germain et ses supporteurs du Parc des Princes ».

« La maire force le PSG à quitter sa maison », regrette-t-il. Le club répète qu’il a besoin d’un stade plus grand que les 47 000 places actuelles, modeste contenance au regard de ses concurrents européens et leurs stades de 60 000 à 90 000 places. Un sujet récurrent depuis 2015.

Depuis 2011 et le rachat du PSG par QSI (Qatar Sports Investments), le club des stars planétaires Lionel Messi, Kylian Mbappé et Neymar a remporté huit championnats de France et six Coupes de France, entre autres compétitions. Mais la Ligue des champions, dont il a disputé la finale en 2020, son objectif principal, lui échappe toujours.
Le PSG conditionne ses investissements à l’achat du stade

Le club rappelle aussi qu’il a déjà investi 85 millions d’euros dans un outil qui ne lui appartient pas et que la Mairie, en refusant de lui vendre, se prive de l’investissement, promis par le QSI, de « 500 millions d’euros supplémentaires » pour moderniser et agrandir l’enceinte de la porte de Saint-Cloud.

« Il est évident qu’un investissement aussi important ne sera réalisé par le PSG que si nous devenons propriétaires du Parc des Princes, peste le club. En refusant notre investissement très significatif (…), la maire fait peser une charge fiscale de plusieurs millions d’euros sur les contribuables parisiens pour maintenir la structure d’un stade qui a plus cinquante ans et a besoin d’une rénovation complète. »

Joint par l’Agence France-Presse, un dirigeant du PSG pointe « l’avidité » de la maire de Paris, et ajoute que le club « ne veut pas être otage de la Mairie dans cette négociation ». Cette source évoque un « suicide financier », car la municipalité devrait débourser « 30 millions d’euros rien que pour le mettre aux normes environnementales. Le stade, en l’état actuel, n’est pas “vert” du tout, si jamais Mme Hidalgo pensait séduire les élus écologistes par cette décision ».

Quant aux supporteurs, qui n’envisagent le PSG qu’au Parc, « la position de la maire les ignore complètement », peste le dirigeant.
Fortes divergences concernant le prix du Parc des Princes

L’ex-candidate du Parti socialiste à la présidentielle n’a pas évoqué l’hypothèse d’un départ du club. « Il faut accompagner le PSG dans son envie et son besoin de rénovation, d’augmentation de la capacité, de modernisation du Parc », même si « une partie du stade se trouve sur le périph, donc on ne peut pas creuser », dit-elle.

Inauguré d’abord en 1897 puis en 1972 avec sa nouvelle architecture, l’ancien vélodrome accueille le club parisien depuis 1974. Le bail actuel, entré en vigueur en 2014, court sur trente ans. A la fin de novembre 2022, le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, avait déterré la hache de guerre à ce sujet. « Ils font pression pour que nous partions », avait lâché le dirigeant qatari dans une interview au vitriol contre la municipalité.

Le club a bien formulé une offre de rachat, mais, selon le premier adjoint, Emmanuel Grégoire, cité par Le Parisien, le montant proposé par le PSG était de 40 millions d’euros. « C’est moins cher que Paredes », le milieu de terrain argentin « acheté 50 millions d’euros », avait-il raillé, s’attirant les foudres de M. Al-Khelaïfi.

Le dirigeant du PSG joint par l’AFP n’a pas voulu confirmer ces chiffres mais évoque un prix demandé au club « sept à huit fois supérieur aux propres évaluations faites par la Mairie ». « Tout le monde est perdant dans la position prise par la maire. Le PSG est maintenant obligé de trouver des options (…) pour relocaliser le club, conclut le porte-parole des champions de France. Ce n’est pas l’issue que le club et ses supporteurs espéraient. »

Le Monde avec AFP


:

Poste similare


Photos de l'article

Video de l'article