Le site de l’Assemblée nationale attaqué par des hackers pro-russes anti-Macron

Le site internet de l’Assemblée nationale française a été bloqué par une attaque de hackers pro-russes, ce lundi. Celui du Sénat a également été visé.

« En maintenance. » Le site internet de l’Assemblée nationale est resté inaccessible quelques heures ce lundi 27 mars, après avoir été la cible d’un collectif de hackers pro-russes hostiles à Emmanuel Macron. La situation est revenue à la normale en fin de journée.

Concrètement, le site de l’Assemblée nationale renvoyait vers une page fixe où il était indiqué qu’il était « actuellement en maintenance ». Il a été est la cible d’une attaque par « déni de service », c’est-à-dire qu’un nombre très élevé de requêtes a été provoqué, entraînant la saturation des serveurs qui permettent d’accéder au site.

Visé également, le site du Sénat est pour sa part resté fonctionnel, tandis que celui du Parlement des enfants était lui aussi inaccessible. Le parquet de Paris a confirmé ces trois attaques et annoncé l’ouverture d’une enquête pour « entrave au fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données ».
Une attaque « intolérable »

Dans un communiqué diffusé en fin d’après-midi, l’Assemblée nationale a précisé que l’incident n’avait touché que « l’accès au site et n’a pas eu de conséquences sur le fonctionnement de l’Assemblée nationale, dont la séance du jour a commencé à 16h comme prévu, ni sur les données des parlementaires et des agents. »

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a condamné fermement cette attaque, et indiqué qu’il était « intolérable que le site d’une institution garantissant l’accès à des informations publiques et à la transparence des débats soit l’objet d’une action malveillante. »

Des cybercriminels pro-russes

L’action a été revendiquée par le collectif NoName057(16), un groupe cybercriminel pro-russes qui attaque régulièrement de sites et portails de pays européens depuis le début de la guerre en Ukraine.

« Nous avons décidé de réitérer notre récent voyage en France, où les protestations contre Macron, qui a décidé de se moquer des Français et continue de satisfaire les néonazis ukrainiens, sont toujours importantes », indiquait le groupe NoName057(16) sur son canal Telegram lundi après-midi, dans un message que Le HuffPost a pu consulter.

Pour ses attaques, le groupe s’appuie généralement sur des logiciels qui permettent de saturer rapidement les connexions sur un site ciblé, comme le décrivait un chercheur en cybersécurité de l’entreprise Avast en juin dernier. Le groupe NoName057(16) récompense également des « cyber-volontaires » ralliés à ses causes, en leur reversant des sommes d’argent sous forme de cryptomonnaies lorsqu’ils participent avec succès à des attaques par déni de service, expliquait l’entreprise SOC Radar, dédiée à la cybersécurité.

En France, de telles attaques par déni de service sont potentiellement punies par la loi, et ce d’autant plus lorsqu’elles visent un site Internet institutionnel.

Selon les informations du site spécialisé Numerama, ce groupe de hackers avait déjà visé la France le mois dernier. En plein discours de Vladimir Poutine à la télévision russe le 23 février, les cybercriminels avaient ciblé plusieurs sites français, comme celui du CNES, le Centre national d’études spatiales, ou encore le site du gouvernement français data.gouv.fr. Des attaques qui avaient bloqué ces sites durant quelques heures, sans causer de dommages particuliers.

NoName est l’un des 61 collectifs de hackers pro-russes identifiés qui depuis l’invasion de l’Ukraine s’en prennent aux institutions des pays alliés, notamment en Europe de l’Ouest, a expliqué Nicolas Quintin, analyste en chef de l’équipe « analyse des menaces » de Thales, forte d’une cinquantaine d’experts dans le monde. Ils agissent généralement par déni de service, des cyberattaques de base. « C’est du cyberharcèlement », a commenté Ivan Fontarensky, auprès de l’AFP.

Plusieurs attaques

La France a connu plusieurs attaques de ce type récemment. La semaine dernière ont été visés le site d’Aéroports de Paris, temporairement bloqué, ainsi que celui de la DGSI, les services de renseignement français. Ces deux vagues ont été revendiquées par un autre groupe de hackers pro-russes, Anonymous Sudan, indiquent les experts de Thales, qui suivent leurs communications et publient mercredi le bilan d’un an de cyberguerre entre Russie et Ukraine.


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