Mouvements, collectifs, syndicats, partis,rassemblements... quels choix ?
Les mouvements sociaux de cette dernière période, organisés face aux agressions successives et répétées contre les acquis sociaux résultant de longues luttes, se cherchent souvent de nouveaux qualificatifs.
Comme si les structures bâties par le mouvement ouvrier étaient périmées. Certes, ces organisations connaissent des échecs dont elles ont sûrement une part de responsabilité, mais dans le contexte difficile du moment, elles n’hésitent pas à relancer les mobilisations comme cela sera le cas pour la fonction publique le 10 octobre.
Et à y bien regarder, les conquêtes réelles des salariés, jusqu’à ce jour, résultent bien des mobilisations et des rapports de forces construits par des organisations structurées : ici, le « syndicat », là, le « parti ».
Pourtant une pensée dominante s’installe, le mouvement d’indignation, le dégagisme seraient en train de supplanter les organisations que les salariés conscients se sont donnés. Finies les laborieuses motions et propositions soigneusement élaborées pour le changement réel, finie la patiente école militante, place à l’émotion immédiate et aux mouvements spontanés comme si l’adhésion à une organisation démocratique, qui n’exclut pas d’ailleurs sa part d’émotion et de colère, devenait obsolète.
Il est vrai que l’adhésion syndicale ou au parti implique l’engagement de longue durée, la patience, l’intervention quotidienne pour des résultats... pas toujours immédiats.
Gardons nous de dérives opportunistes, car s’il y a une force qui a bien compris l’intérêt du « mouvement » face aux partis structurés, c’est bien le capitalisme qui a remarquablement rebondi sur cette notion en promouvant le mouvement « en marche » capable d’ébranler toutes les structures partisanes. D’ailleurs, ses médias sont souvent bienveillants vis-à-vis
d’indignations éphémères et souvent anti partis. On voit bien qu’un des objectifs de la réforme du Code du Travail est bien l’affaiblissement de toute la représentation syndicale.
Quant au parti communiste, après la réussite magistrale de la fête de l’Humanité, il entend bien continuer de travailler au rassemblement des forces progressistes, dans le respect de chaque identité, pour renverser le cours libéral et bâtir une société socialiste.
Ce sera sûrement un des thèmes du débat qui se déroulera ce 1er Octobre à Chatuzange le Goubet à la Fête départementale des Allobroges.
Robert FARESSE