GRÈVES DE LA FAIM EN SOUTIEN AUX AVOCATS EMPRISONNÉS EN TURQUIE
Du 18 au 21 mars, à 10 heures, se tiendra à la Cour spéciale de Silivri à Istanbul la suite du procès des cinq avocats en grève de la faim depuis presque 60 jours.
Incarcérés pour des faits de terrorisme, leur seul crime est d’avoir défendu des personnes elles-mêmes sous coup du même chef d’inculpation mais victime de la lutte implacable que mène le gouvernement d’Ankara contre toute forme de dissidence.
Membres de l’Association des juristes progressistes (ÇHD) et du Bureau de droit pour le peuple (HHB), ils sont les avocats du peuple, emprisonnés pour leur défense, celle des pauvres, des opprimés et pour celle des droits et libertés. Pour cela, leurs locaux ont été perquisitionnés et ils ont été menacés par le gouvernement. Arrêtés avec l’usage de la force par la police, ils sont confrontés aux violences physiques et à la torture comme Engin GökoÄŸlu qui a eu le bras cassé. Ils subissent également des représailles sous forme de d’interdiction de visite, ou de censure de courrier ou d’appels téléphoniques. Certains, afin de les fragiliser psychologiquement, sont dans des cellules d’isolement.
Ils ont entamé une grève de la faim depuis le 24 janvier 2019 afin de défendre les droits et libertés fondamentales d’un pays pour qui la justice n’est plus le fondement de l’État. En solidarité, de nombreux avocats, membres d’ONG, étudiants en droit, en Turquie et en Europe font également des grèves de la faim. Plus particulièrement, le prisonnier politique turc, Musa AÅŸoÄŸlu, dont le jugement s’est terminé à Hambourg en Allemagne le 6 février dernier, et dont la sentence a confirmé six ans et neuf mois d’emprisonnement, est solidaire en faisant une grève de la faim du 12 au 18 mars. À Nancy, en France, des personnes se relaient depuis lundi et jusqu’à demain pour faire une journée chacune de grève de la faim en solidarité avec les avocats turcs emprisonnés en Turquie.
L’état de droit a disparu en Turquie mais ces avocats continuent à exercer en prison. Identifiés aux causes qu’ils plaident, il est indispensable de les soutenir. Parce que dans ce pays, défendre une personne accusée de terrorisme vous rend complice de ce même chef d’accusation, les politiques, les représentants d’ONG ainsi que les avocats, les démocrates et les syndicats se doivent d’être présents du 18 au 21 mars 2019 au Tribunal de Silivri à Istanbul.
Depuis la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016, les prisons se remplissent de dissidents et notamment d’avocats, de journalistes, d’enseignants, de politiques ou de musiciens. La Turquie est devenue un pays où les droits de l’Hommes sont particulièrement mis en péril. La situation des magistrats et des avocats turcs est sans aucun doute l’une des pires au monde. Seule la solidarité internationale nécessaire envers tous les avocats turcs incarcérés pour avoir défendu leur intégrité en combattant avec équité les oppressions du pouvoir en place pourra permettre de rétablir la justice dans le pays. La mission d’un avocat est d’octroyer à chacun un procès équitable et de défendre les valeurs de justice et de droit de l’Homme inhérente à leur serment. Il appartient à chaque personne soucieuse de faire respecter les droits fondamentaux des individus d’œuvrer pour que les avocats du peuple turc puissent bénéficier d’une réelle justice, comme celle qu’ils défendent au péril de leurs vies.
Pour contacter les avocats : Aycan Çiçek ”’ T-Tipi Hapishanesi C-6 ”’ Çilimli -Düzce I Aytaç Ünsal : Burhaniye T Tipi Cezaevi ”’ Burhaniye I Behiç AÅŸçı : Silivri Yüksek ”’ Güvenlik Ä°nfaz Kurumu (Eski 9 nolu) ”’ C-5/39 ”’ Silivri ”’ Istanbul I Selçuk KozaÄŸaçlı : Silivri Yüksek ”’ Güvenlik Ä°nfaz Kurumu 9 nolu Kisim Silivri ”’ Istanbul I Engin GökoÄŸlu : 2 Nolu T Tipi Hapishanesi ”’ A-26 ”’ TekirdaÄŸ.
Pour contacter le ministère de la justice : Téléphone : 90 (0312) 417 77 70 ”’ Fax : 90 (0312) 419 33 70 ”’ Mail : info@adalet.gov.tr ”’ Adresse : 06659 Kizilay ”’ Ankara ”’ Turquie.
Béatrice Taupin
Dogan Presse Agence