Netflix ferme ses bureaux en France
La firme américaine rapatrie ses locaux aux Pays-Bas, pays à la fiscalité moins contraignante que la France.
600.000 euros (d'impôts) et puis s'en va. Netflix va fermer ses bureaux en France, situés rue de l'Université dans le cossu 7e arrondissement de Paris, selon les informations de l'Express. Le géant de la vidéo à la demande transfère ses locaux aux Pays-Bas, un pays à la fiscalité moins contraignante. Au final, Netflix n'aura donc payé que 600.000 euros d'impôts en France, une somme dérisoire au vue des attentes suscitées par l'installation de la firme américaine en France à la fin de l'année 2014.
Netflix avait pourtant soigné son arrivée en France, dégainant une stratégie taillée pour s'attirer les faveurs des spectateurs hexagonaux. L'entreprise américaine avait produit sa première série française, "Marseille", avec Gérard Depardieu et Benoît Magimel, un thriller politique inspiré du très populaire "House of Cards".
Mais les relations du géant américain avec le gouvernement français s'étaient rapidement envenimées, Fleur Pellerin tapant du poing sur la table pour que Netflix soit soumis aux même règles de concurrence que les autres services audiovisuels. Le service de vidéo à la demande échappant, à ses débuts, à la législation française.
Avec un siège européen au Luxembourg, puis aux Pays-Bas en 2015, Netflix échappait à l'impôt français sur les sociétés, l'obligation de signalétique d'âge et au pourcentage minimum de 60% de contenus européens et 40% de contenus français dans son catalogue. Il ne devait pas non plus s'assurer que 12% de ses recettes proviennent de visionnage de programmes français. Autant d'exceptions qui rendaient furieux ses concurrents français.
Le géant américain de la vidéo à la demande contribuait néanmoins au financement de la production audiovisuelle française: il devait verser 2% de son chiffre d'affaires en France au Centre national du cinéma. Et il payait la TVA à partir du 1er janvier sur ses recettes françaises.