La méga-flotille iranienne accoste au Venezuela
Peu après la victoire écrasante de Maduro à la présidentielle, un navire iranien arrive au large des côtes du Venezuela. Et ce, alors que la société pétrolière nationale vénézuélienne PdVSA est depuis janvier 2019, désignée comme faisant l'objet de sanctions américaines, le département du Trésor ayant bloqué les capitaux de la société et interdit toute transaction avec les citoyens américains.
Réservé par la National Iranian Oil Company (NIOC), la société nationale iranienne de pétrole, le navire pétrolier Ndros est arrivé à Puerto José pour y être chargé de 1,9 million de barils de brut.
Les États-Unis ont ciblé les deux États avec une multitude de sanctions dans le passé, ne faisant que susciter une coopération plus accrue dans le secteur pétrolier entre l’Iran et le Venezuela, selon Bloomberg.
Les États-Unis ont imposé plusieurs séries de sanctions contre le secteur pétrolier et gazier du Venezuela dans le but de faciliter le départ du président Nicolás Maduro en soutien au chef de l'Assemblée nationale Juan Guaidó, qui en janvier 2019 s'est proclamé président par intérim du Venezuela.
Le 28 janvier 2019, le département du Trésor américain a désigné PdVSA comme passible de sanctions et a finalement bloqué ses biens et ses intérêts sous juridiction américaine, tout en interdisant aux entreprises et aux particuliers américains de s'engager dans des transactions avec le géant pétrolier.
En 2020, Washington a également sanctionné deux filiales de la Rosneft Oil Company de la Russie pour avoir aidé le Venezuela à exporter son pétrole et plus tard quatre compagnies maritimes étrangères pour le transport du brut du pays.
Sur fond de ses relations troublées avec les États-Unis, l'Iran semble loin de craindre le défi et continue à expédier des produits pétroliers au Venezuela en échange d'or, tout en aidant le pays à exporter son brut vers d'autres pays.
En septembre, le pétrolier Honey, battant pavillon iranien, est arrivé à Puerto José pour expédier du condensat de pétrole afin de charger ensuite le Merey-16 (une nouvelle production de PDVSA) pour une exportation future.
L'Iran a aidé le Venezuela à se remettre des sanctions, à contourner le dollar, à faire des trocs pétrole contre or, à user et abuser des bitcoins, à relancer son secteur pétrolier, à dresser des usines de fabrication des drones Mohajer-6 armés, à oser même se procurer des missiles.
Par ailleurs, le ministre vénézuélien du Pétrole a déclaré, vendredi 11 décembre, que les forces de sécurité avaient contrecarré une attaque contre une raffinerie clé. Le pays vient donc de déjouer une attaque contre sa plus grande raffinerie, attaque qu'on sait évidemment être l'œuvre des Américains est la deuxième en l'espace de quelques mois contre une République bolivarienne qui ayant la faveur du corridor maritime anti sanctions golfe Persique-Caraïbes et son mécanisme anti dollar. L'échec de cette nouvelle tentative armée contre le secteur pétrolier prouve une chose : le bouclier militaire anti-US est bien bouclé.