Le PDG d’Orange, Stéphane Richard, quittera son poste fin janvier...
Le PDG d’Orange, Stéphane Richard, quittera son poste fin janvier au plus tard
Il a été condamné, mercredi, à un an de prison avec sursis dans l’affaire Tapie. Le groupe a accepté son départ à l’issue d’une réunion du conseil d’administration.
Il se pourvoit en cassation mais ne restera pas à la tête du géant des télécoms. Condamné à un an de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende pour complicité de détournement de fonds publics dans l’affaire Tapie, le président-directeur général (PDG) d’Orange, Stéphane Richard, 60 ans, à l’époque directeur de cabinet de la ministre de l’économie Christine Lagarde, a présenté sa démission à son conseil d’administration (CA), réuni dans la soirée du mercredi 24 novembre.
A l’issue de la réunion, le conseil a dit, dans un communiqué, prendre acte de la décision de M. Richard. Son départ sera effectif à compter de la mise en place d’une nouvelle gouvernance, au plus tard le 31 janvier. Le conseil d’administration a aussi dit poursuivre le processus de recherche engagé depuis quelques mois, afin de mettre en place une nouvelle gouvernance.
Réactions contrastées des syndicats
Plus tôt dans la journée, les syndicats d’Orange avaient réagi de manière contrastée à la condamnation de Stéphane Richard, oscillant entre appels à la démission et nécessité de garantir la continuité de la gouvernance du géant des télécoms.
« Nous avons connu des présidents débarqués du jour au lendemain pour des crises diverses : financières, sociales… Nous ne souhaitons pas forcément traverser de nouveau cette période-là », avait déclaré sur BFM Business le président du premier syndicat du groupe CFE-CGC Orange, Sébastien Crozier. Dans la même veine, la CFDT, deuxième syndicat du groupe, a rappelé « son attachement à maintenir une stabilité de l’entreprise dans l’intérêt de tous les salariés ».
De son côté, SUD-PTT, qui dispose d’un représentant au CA, avait estimé, dans un communiqué, que M. Richard devait « dès maintenant démissionner de ses fonctions de PDG du groupe Orange ».
Arbitrage « frauduleux »
En 2018, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, avait prévenu qu’en cas de condamnation, Stéphane Richard devrait abandonner son mandat, alors que le géant français des télécoms a pour premier actionnaire l’Etat, qui détient plus de 20 % de son capital.
« Pour toutes les entreprises publiques qui sont sous ma responsabilité de ministre de l’économie, les règles du jeu doivent être claires : s’il y a condamnation du dirigeant, il y a départ immédiat du dirigeant », avait déclaré M. Le Maire.
Après une relaxe générale en juillet 2019, la cour d’appel a estimé mercredi que l’arbitrage, qui avait octroyé 405 millions d’euros à Bernard Tapie et a depuis été annulé au civil, était bien « frauduleux » en ce qu’il était biaisé dans le sens des intérêts de l’homme d’affaires.
« Les accusations de complicité de détournement de fonds publics sont sans aucun fondement et ne sont basées sur aucune preuve. Je les rejette totalement et vais me pourvoir en cassation », a annoncé Stéphane Richard.