Le réalisateur Sam Mendes favorable à des Oscars non-genrés
« Une très bonne idée » pour le réalisateur d’« American Beauty » et « 1917 », rejoignant ainsi la récente prise de position de l’actrice Emma Corrin, alias Lady Di dans la saison 4 de « The Crown ».
Le réalisateur des Sentiers de la perdition partage l’espoir de la comédienne de The Crown. Alors que la saison des récompenses du monde du cinéma approche à grand pas, Sam Mendes, réalisateur britannique à qui l’on doit Skyfall et American Beauty s’est dit favorable à la mise en place de prix non-genrés, notamment pour les prix d’interprétations aux Oscars.
Au cours d’une interview pour la BBC publiée ce samedi 7 janvier, le cinéaste de 57 ans a rejoint les récentes déclarations de l’actrice Emma Corrin, interprète de Lady Diana dans la série The Crown. Et pour Sam Mendes, cette évolution dans l’industrie du cinéma « sera inévitable ».
« C’est ainsi que le monde évolue et je pense que c’est une très bonne idée », avance le réalisateur, près de deux mois après la prise de parole de l’actrice britannique pour demander plus d’inclusivité lors des cérémonies de prix. Celle qui avait fait son coming-out non-binaire en 2021 avait déclaré dans une interview à BBC : « Je ne pense pas que les catégories soient assez inclusives pour le moment. Tout le monde doit se sentir entendu et représenté ».
Regrettant le manque de diversité et de représentation de la communauté LGBTQ+ dans les œuvres de fiction, Emma Corrin précisait sa pensée en expliquant que « quand ces rôles sont créés, davantage de personnes les jouent, et alors ce sera davantage une urgence de trouver une solution à ces questions ».
« On ne parle pas de nous, on vend des films »
Quant au cinéaste, récompensé par trois Oscars en 2020 pour son film 1917, il relativise plutôt la valeur de ces prix : « Les gens voient (les prix) comme quelque chose de très important alors qu’en vérité c’est avant tout une émission de TV. Ces récompenses sont là pour promouvoir les films ».
Une simple promotion pour l’industrie du cinéma qui ne devrait donc pas autant glorifier les individus, mais plutôt mettre en valeur les œuvres. Sam Mendes estime que les récompenses comme les Oscars ou les Bafta sont « la vitrine d’un magasin », mais pas « la chose en elle-même ».
« Si un film remporte un prix, ça va me donner envie d’aller le voir. C’est exactement ce qu’on fait avec ces cérémonies. On ne parle pas de nous, pas de notre art en particulier, mais on vend des films », ajoute Sam Mendes, habitué des statuettes dorées depuis celle reçue aux Oscars en 2000 pour American Beauty, en tant que meilleur réalisateur.
Ces dernières années, l’exemple le plus marquant d’évolution des catégories de prix au cinéma revient au festival du film de Berlin. En 2020, la Berlinale s’était positionnée clairement sur ce débat, choisissant de mettre en place un prix d’interprétation « non-genré » pour les hommes et les femmes afin d’amener à « une prise de conscience plus équitable des genres dans l’industrie du cinéma ».