PÍ”LE EMPLOI VALENCE: Pour la défense du service public
Un vent froid balayait le parking du site Pôle Emploi, avenue de Chabeuil à Valence, quand plusieurs dizaines de personnes sont arrivées au matin du lundi 6 mars.
En provenance d’Annonay, Montélimar, Valence, Crest, Romans…les grévistes rassemblés à l’appel des syndicats SNU, CGT, FO et SUD ont dénoncé en particulier la volonté de la direction de réduire d’au moins de moitié les effectifs du service indemnisation des demandeurs d’emploi, d’ici fin 2019.
Comme toujours en cas d’attaques portées à un service public, les atteintes aux conditions de travail des agents entraînent la dégradation du service rendu aux usagers.
Ici, c’est surtout l’automatisation à outrance qui est sur le banc des accusés.
Les demandeurs d’emploi sont désormais soumis à l’inscription en ligne obligatoire, et doivent eux-mêmes scanner toutes leurs pièces justificatives. Sans compter qu’ils ne sont pas forcément tous à l’aise avec cet outil, et que tout le monde ne dispose pas de ce type de matériel, il faut signaler que l’essentiel de leurs questionnements concerne leur indemnisation…Là, ils se retrouvent seuls face à la machine.
Cette automatisation sert de prétexte à tailler dans les effectifs, alors que les conseillers doivent gérer les dossiers incomplets, les scans illisibles…ce qui occasionne une attente supplémentaire.
Les personnels de Pôle Emploi dénoncent aussi l’intrusion du secteur privé dans leurs missions. Activ’projet, destiné aux demandeurs d’emploi considérés comme les plus autonomes et, bien entendu, ayant accès à Internet, organise un accompagnement à distance.
Malgré le fait que le public concerné soit peu tenté par ces prestations virtuelles, la hiérarchie fait pression pour orienter plus de personnes vers ce dispositif. Quels sont donc les intérêts privés à servir ?
Le statut public est malmené, les agents vivent mal une situation où leur travail est vidé de sa substance, sans cohérence, où « on n’est plus dans l’humain ».
Les services spécialisés (recrutement par simulation, psychologue du travail) qui possèdent des compétences spécifiques en accompagnement, vont être dilués sur l’ensemble du territoire.
De plus, il se dit qu’avec la régionalisation en vue, les renégociations des conventions assurance chômage pourraient avoir lieu jusqu’à 2 fois par an !
Les personnels de Pôle Emploi, syndiqués ou non, voire même membres de la CFDT ou de la CFTC alors que ces centrales ne s’opposent pas à la casse, se sont mobilisés pour défendre leurs missions de service public et de protection sociale collective, ainsi que le caractère public et national de leur établissement.
Les communistes ont tenu à leur affirmer leur solidarité sur place.
Rappelons que les députés PCF/ Front de Gauche ont déposé une proposition de loi de « Sécurisation de l’emploi et de la formation » qui prévoit, entre autres mesures, la création d’un nouveau service public de l’emploi et de la formation auquel chaque personne ayant fini sa scolarité serait affiliée de droit (comme pour la Sécurité Sociale).
André Chassaigne, député PCF président du groupe Gauche démocrate et républicaine à l’Assemblée Nationale, sera présent à Valence le 30 mars.
Nul doute qu’il reviendra sur le contenu de cette proposition de loi, qui modifierait radicalement le quotidien des agents de Pôle Emploi en redonnant du sens à leur travail.
Dominique LORMIER