Grève en Guyane : 'Les conditions du dialogue pas réunies', selon la ministre

Bloquée depuis plusieurs jours par un mouvement de grogne sociale, la Guyane fait irruption dans la campagne. La ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, a dénoncé ce lundi "l'instrumentalisation" de la crise par les candidats à la présidentielle, juste avant le début de la grève générale.

Vols Air France annulés, barrages routiers, commerces fermés. La Guyane vit au ralenti depuis jeudi. Et ce vaste confit social se poursuit ce lundi: malgré l'arrivée d'une mission interministérielle pour "dialoguer", 37 syndicats ont voté samedi à la quasi-unanimité la grève générale illimitée.

Soutenus par la classe politique locale, des groupes très disparates conjuguent leurs forces sous la bannière du "collectif pou la Gwiyann Dekolé" ("pour que la Guyane décolle", en créole guyanais). Ils exigent d'être "enfin entendus" pour améliorer la prise en charge sanitaire, favoriser le tissu économique, la desserte en courant électrique, pour faire baisser le chômage et la déscolarisation qui touche les jeunes.

"Les conditions du dialogue ne sont pas réunies"
"J'entends les Guyanais", a assuré ce lundi la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, qui a cependant remis une éventuelle visite àplus tard. "Les conditions du dialogue ne sont pas réunies", a-t-elle déclaré sur RTL, appelant "au calme". "Nous ne fermons aucune porte, il peut y avoir la possibilité de mon départ pour la Guyane, mais je souhaite que les conditions soient réunies pour une rencontre efficace", a-t-elle indiqué. "La situation est très tendue, mais nous la suivons de très près", a ajouté la ministre.

Une mission interministérielle mandatée par le gouvernement est arrivée en Guyane pour "dialoguer". La préfecture a, elle, demandé aux manifestants de leur remettre un "cahier de revendications". Mais cela ne semble pas suffire: 13 des 22 maires de Guyane ont exigé "la venue des ministres et refusent de rencontrer la mission interministérielle".  

Eviter l'enlisement du conflit
Pour commencer à répondre aux demandes, Jean-François Cordet, un ancien préfet de Guyane qui pilote la délégation, a annoncé la mise en place d'un scanner à l'aéroport pour lutter contre le trafic de drogues, ainsi que l'accélération du versement des aides européennes. Le but: éviter que le conflit s'enlise.
D'autant qu'à moins d'un mois du premier tour de la présidentielle, les candidats se sont saisis de ce mouvement social: "Service cruellement minimum" des gouvernements successif selon Marine Le Pen ou "conséquence de l'échec de la politique de François Hollande" pour François Fillon. Ericka Bareigts a dénoncé sur RTL cette "instrumentalisation": "Marine Le Pen utilise et instrumentalise la crise sociale à des fins électorales pour alimenter des troubles".

Source: AFP avec Express


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