Soutien Í la résistance des grévistes de la faim en Turquie
Vendredi 12 mai, à 13h30, le Comité pour la levée de l’état d’urgence en Turquie appelle à une manifestation place Schuman à Bruxelles afin de soutenir les grévistes les pays.
Pour certains, la lutte contre l’oppression a commencé sous forme de grève de la faim. L’état d’urgence instauré dans le pays depuis la tentative de coup d’état de juillet 2016, a permis au président Recep Tayyip Erdogan, de lancer une vague massive de purges. L’administration de l’Éducation nationale reste le secteur le plus touché.
À Ankara, Nuriye Gelmen, chercheure à l’Université de Selçuk, et Semih Özakça, instituteur à l’école primaire Cumhuriyet de MazdaÄŸ à Mardin sont en grève de la faim depuis 63 jours en signe de résistance contre les répressions du gouvernement. Place Seyit Rıza, dans la ville de Dersim, Kemal Gün tient depuis 76 jours afin de faire pression pour que les corps des enfants massacrés par l’armée turque puissent être retrouvés.
Les réseaux sociaux sont leur arme...
Nuriye Gelmen, et Semih Özakça ont été licenciés en novembre 2016. Ils se sont révoltés contre la vague de licenciement et contre l’état d’urgence et de ce fait, ont été à maintes reprises arrêtés, placés en garde à vue et molestés.
Le 8 novembre 2016, Nuriye publiait les revendications de leur résistance sur son blog : levée de l’état d’urgence et réintégration de tous les fonctionnaires révolutionnaires et démocrates licenciés et limogés ; arrêt des licenciements illégaux et arbitraires ; réintégration des droits sociaux des 13 000 chercheurs d’ÖYP (Programme de formation du corps enseignant) ; sécurité pour toutes les travailleurs de l’enseignement et des sciences et la Science n’est pas possible sans la sécurité de travail.
Le 9 mars dernier, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, le groupe a annoncé qu’ils entamaient une grève de la faim jusqu’à la récupération de leur emploi. Ils ont été immédiatement placés en garde à vue, la Direction de la lutte anti-terrorisme se servant de cette déclaration pour justifier leur arrestation. Depuis le 11 mars, début de la grève de la faim, Nuriye et Semih sont tous les jours sur le boulevard Yüksel à Ankara pour résister et lancent un appel pour que leur lutte soit défendue. Celle-ci doit être connue et largement diffusée. Les réseaux sociaux sont leur arme, et le soutien de tous est leur protection. Plus leur histoire sera partagée, plus ils seront protégés.
Soixante-seize jours de résistance
Le 7 novembre 2016, onze guérilleros du DHKC (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple), sont morts dans les incendies provoqués lors d’une attaque aérienne de l’armée de l’AKP (Parti de la justice et du développement) actuellement au pouvoir. Depuis, les familles se battent pour retrouver les corps de leurs défunts.
Le 24 février ; Kemal Gün, 70 ans, a entamé une grève de la faim pour qu’on lui permette d’enterrer son fils qui faisait partie des victimes. Il résiste contre l’oppression quotidienne de l’AKP, pour son enfant et pour ceux qui ont perdus la vie avec lui.
Kemal Gün en est aujourd’hui à son 76eme jour de grève pour que tous les ossements puissent être analysés et restitués aux familles. Il résiste pour pouvoir enterrer son fils décemment. Et beaucoup sont là pour le soutenir.
Afin de soutenir Nuriye Gülmen, Semih Özakça et Kemal Gün, le Comité pour la levée de l’état d’urgence en Turquie lance un appel général pour venir place Schuman à Bruxelles, vendredi 12 mai prochain de 13h30. Plus d’informations : www.direniyoruz.net
B.T.
Dogan Presse