Deux lumières dans les ténèbres
Les nuages se sont amoncelés dans le ciel il y a 235 jours. Nuriye Gülmen et Semih Özakça ont été limogés, victimes des purges du gouvernement turc. Depuis 115 jours, la nuit est tombée progressivement, jusqu’à envahir chaque recoin de l’espace. Ils ont entamé une grève de la faim qui perdure à ce jour malgré un état de santé qui s’est gravement détérioré, mettant leurs jours en danger. Et puis, le 23 mai dernier, les ténèbres sont tombés brusquement, envahissant tout autour d’eux, ensevelissant vivant Nuriye Gülmen et Semih Özakça au fond des cellules dans lesquelles ils ont été jetés. Dans l’obscurité opaque, deux symboles ont disparu aux yeux de tous. Pour faire taire la voix de la rébellion. Pour étouffer le souffle de la révolte. Pour effacer les sourires de la dignité et de l’honneur.
Et pourtant… Pour ceux qui savent écouter, on entend encore le souffle, de plus en plus faible, de la contestation. On entent encore deux cœurs qui battent de plus en plus lentement, symbole de la résistance d’un peuple. Et pour ceux qui savent voir, les deux sourires illuminent toujours la noirceur qui les entourent. Alors soyons leurs yeux, soyons leurs cœurs, soyons leurs sourires et luttons pour que le soleil puisse réapparaître et détruire les murs de la tyrannie.
#NuriyeVeSemihHeryerde
#nuriyevesemiheözgürlük
#nuriyevesemihişealınsın
#NuriyeveSemiheGüveniyoruz
#IAlsoSignForNuriyeAndSemih
Béatrice Taupin
Dogan Presse