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La Belgique marche pour soutenir Semih et Nuriye en grève de la faim en Turquie depuis 120 jours

Le 4 juillet à 10 heures, place du 20 août à Liège, a débuté, une marche de 100 kilomètres répartis sur quatre jours, organisée par le Comité pour la Levée de l’état d’urgence en Turquie, afin de relier les universités de Liège et de Bruxelles en passant par celle de Leuven. 

 

Nuriye Gülmen et Semih Özakça sont deux enseignants licenciés par décret suite à l’état d’urgence qui sévit dans le pays depuis la tentative de coup d’état de juillet 2016. Ils ont tout d’abord manifesté de façon totalement pacifique en organisant des « sit-in » devant le monument aux Droits de l’Homme à Ankara. Puis ils ont décidé, il y a 120 jours maintenant, d’entamer en grève de la faim. En raison de l’ampleur que prenait leur mobilisation, ils sont emprisonnés depuis 44 jours et leur état de santé a atteint un seuil critique pour la seule raison de vouloir récupérer leur emploi et pour oser résister aux purges du gouvernement en place.

Mais ils sont des milliers à subir ces répressions : entre autres, cinq mille académiciens, cinquante mille enseignants, cent cinquante milles fonctionnaires. En tout, 120 000 employés de l’administration ou du secteur privé ont été renvoyés, 70 000 personnes font l'objet d'enquêtes et plus de 46 000 ont été arrêtées, dont des avocats, des artistes, des journalistes, pour ne citer qu’eux. Car en Turquie, résister relève du terrorisme… 

Mais à l’extérieur, chaque jour la résistance continue. Au quotidien elle s’organise et s’amplifie avec Esra Özakça, épouse de Semih (professeur asthmatique), Veli Saçilik, (sociologue dont le bras a été arraché en juillet 2000 durant une opération de l'armée contre les détenus politiques de la prison de Burdur), Acun Karadag (professeur cardiaque). Ils utilisent avec un courage sans faille les modestes moyens à leur disposition : leur corps, leur voix et leur plume. Mais ils sont soutenus par les millions de citoyens turcs victimes des oppressions du pouvoir en place, ces citoyens qui ont voté « non » au référendum d’avril 2017, les minorités, les ouvriers, étudiants, démocrates, les opposants au pouvoir.

Reprenant les actions de la solidarité internationale qui se sont mises en place autour de l’opposition turque, en Belgique, le Comité pour la levée de l'état d'urgence en Turquie, composé de démocrates turcs issus d’horizons multiples, a multiplié les actions de soutien à Nuriye et Semih : grèves de la faim, rassemblement devant le consulat turc, activités sportives et concerts.

Des personnalités du monde politique, du cinéma, de la littérature ou de la musique ont également exprimé leur soutien à Nuriye et Semih : Costa Gavras, Roberto Saviano, Mikis Theodorakis, Manu Chao, Noam Chomsky, Jennifer Clement, John Coetzee, Ken Loach, Gianni Pittella, Joel L. Lebowitz, Randa Haines, Sepideh Farsi…

Car l’impunité du président turc n’a plus de limite depuis le référendum constitutionnel qui lui a octroyé tous les pouvoirs le 16 avril dernier. Et même si les résultats en restent fortement contestables, la démocratie laisse la place à une montée de l’autoritarisme sur fond d’injustices et d’oppression où des journalistes et des enfants sont arrêtés pour un simple tweet. Où la statue de droits de l’Homme à Ankara est ceinte de clôtures métalliques afin d’empêcher tout rassemblement en soutien à Nuriye et Semih, aux côtés de cette femme de bronze lisant la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. 

Seule la solidarité citoyenne peut faire plier cet homme cherchant à museler toute velléité contestataire et désireux de réprimer en toute impunité les potentielles volontés susceptibles de faire vaciller son pouvoir.

C’est pourquoi, le Comité pour la levée de l’état d’urgence en Turquie a décidé d'entamer une « Marche pour la liberté de Nuriye et Semih » de l'université de Liège (ULg) à l'université libre de Bruxelles (ULB) en passant par l'Université catholique de Louvain (KUL).

Cette Marche a débuté mardi 4 juillet à 10 heures, place du 20 août à Liège, et s'achèvera vendredi 7 juillet aux environs de 16 heures au campus du Solbosch à l'Université de Bruxelles.

Pendant 4 jours, ils marcheront, pendant quatre jours, ils seront les sourires, les yeux, le cœur et le souffle de Nuriye et Semih, afin qu'ils puissent vivre libres et dans la dignité. Afin que la justice et la démocratie l’emportent sur les purges et les répressions. 

 

Béatrice Taupin

Dogan Presse


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