Les femmes djihadistes, de plus en plus nombreuses en Asie
« Femmes djihadistes ». Jusque-là, rien ne laissait présager l'alliance des deux mots, dans la société patriarcale de l'Etat islamique.
Pourtant, le « South China Morning Post » avertit de l'importance de l'engagement des femmes dans le groupe terroriste en Asie. « Alors que la présence féminine dans les groupes radicaux est récente, il y a eu un changement considérable dans leur rôle et leur degré d'implication », note le quotidien de Hong Kong. Auparavant cantonnées aux « fonctions reproductrices » - donner naissance et élever les jeunes -, les femmes djihadistes occupent désormais des places prégnantes dans l'organisation. En Asie du Sud, les attaques terroristes perpétrées par des femmes se sont multipliées. En décembre 2016, la police indonésienne a arrêté deux femmes qui préparaient des attentats suicide à Jakarta et à Bali. Une chercheuse et militante pour les droits des femmes, Lies Marcoes, a interrogé des femmes engagées dans l'organisation terroriste. Elle constate l'émergence d'une « nouvelle génération de femmes djihadistes », caractérisées par leur indépendance et leur éducation. Derrière la radicalisation se cachent des revendications sociales et un mouvement d'émancipation féministe. Ainsi, les jeunes femmes s'approprient les démonstrations masculines de « courage » pour se libérer des stéréotypes de genre. Elles se retrouvent alors sur le même plan que les hommes pour accomplir des actes terroristes. Pour le reste, l'usage des réseaux sociaux facilite le recrutement des jeunes femmes djihadistes. Les contacter, leur faire croire à une vie meilleure devient plus aisé. Le quotidien appelle les autorités à se saisir de la question de ces femmes, « victimes et actrices » de l'Etat islamique.
A. G.