Italie : mutineries dans les prisons contre des restrictions dues au coronavirus, plusieurs morts
Des soulèvements dans au moins dix pénitenciers italiens ont fait plusieurs morts, après la suspension des visites familiales pour les détenus. Cette mesure vise à enrayer la propagation du coronavirus qui a déjà fait plus de 300 morts en Italie.
A la suite de la décision prise par le gouvernement italien de suspendre temporairement les visites familiales aux détenus mais aussi les permissions de sortie, afin de lutter contre la propagation de l'épidémie du coronavirus qui a fait plus de 350 morts dans le pays, de violentes mutineries ont éclaté, le 8 mars, dans au moins dix prisons en Italie. Plusieurs détenus ont perdu la vie au cours de ces affrontements, selon l'AFP.
«A la suite des modifications introduites par le gouvernement sur les visites en prison entre les détenus et leur familles, à cause du coronavirus, des protestations de détenus sont en cours dans les établissement pénitentiaires de Poggioreale à Naples (sud), Modène (nord), Frosinone (centre) et Alexandrie (nord-ouest)», a annoncé l'organisation syndicale autonome de la police pénitentiaire (Osapp). D'autres établissements sont concernés par des mutineries, comme par exemple la prison de San Vittore à Milan, où des détenus sont parvenus à s'installer sur le toit d'une des ailes, d'où ils ont crié : «Nous voulons la liberté !», sous le regard de dizaines de policiers et de gardiens.
Des heurts particulièrement violents ont éclaté dans la prison Sant'Anna de Modène (Emilie-Romagne). D’après l'association italienne Antigone qui œuvre à la défense des droits des prisonniers, au moins un trois détenus sont décédés pendant ou après les affrontements dans cet établissement. Les chiffres précis demeurent toutefois flous à ce stade, puisque le quotidien La Repubblica a fait état de son côté de six décès, citant des sources policières. Selon l'agence de presse italienne Ansa, deux détenus sont morts après avoir été transférés de la prison de Modène vers d'autres établissements pénitentiaires.
«Nous avons déjà averti de l'augmentation des tensions dans les prisons, et sur le fait que cela pourrait se terminer en tragédie», a souligné Antigone dans un communiqué faisant état de ces soulèvements de détenus.
Selon l’agence de presse Ansa, dans ce même centre pénitentiaire de Modène, au moins deux agents de sécurité ont été blessés et une vingtaine de membres du personnel ont dû quitter la prison.
Des vidéos des incidents montrent les autorités pénitentiaires tenter de reprendre le contrôle de l'établissement.