'Beaucoup de soignants sont contaminés, on est Í  bout de souffle'

Une infirmière exerçant en Lorraine témoigne de son quotidien et s'alarme des conditions de travail du personnel médical.

"On n'a pas assez de matériel, pas assez de lits, pas assez de tests. Il faut que le corps de chacun soit capable de supporter le Covid-19 car ce n'est que le début de la catastrophe." Ce cri d'alarme est celui d'Alexandra*, une infirmière fraîchement diplômée en Lorraine et qui depuis le week-end dernier part en mission dans différents hôpitaux de Moselle et Meurthe-et-Moselle. Si elle connaît l'urgence de la situation, elle reste néanmoins sous le choc de ses premiers jours d'intérim.

"J'ai pris une douche froide" reconnaît-elle, effarée par le manque d'organisation, le manque de moyens et inquiète, déjà, de l'état du personnel médical. "Beaucoup de soignants sont contaminés, on est à bout de souffle. Il faut voir leur état, ce n'est vraiment pas rassurant. La France n'est absolument pas préparée au pic de l'épidémie. L'État aurait dû prendre des mesures de confinement plus tôt. On a trop tardé à dire que ce n'était qu'une grippette et on s'est activé à partir du moment où il y a eu des morts..."

"UN CIRQUE PAS POSSIBLE"

Envoyée en service oncologie d'un hôpital mosellan, puis en cardiologie dans un hôpital de Meurthe-et-Moselle, une des journées d'Alexandra s'est résumée à "un cirque pas possible". "Je suis arrivée en même temps qu'une autre intérimaire, je ne connaissais pas l'établissement, je ne connaissais pas les patients, je ne savais pas où était le matériel, je ne savais pas me servir du logiciel... Je me suis débrouillée comme j'ai pu jusqu'à la fin de mon service."

Diplômée depuis moins de 48 heures, elle "hallucine" de voir qu'on l'a laissé "gérer un service entier avec des patients cardiaques." "On nous envoie au casse-pipe et tout le monde s'en fiche."


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