L'Union européenne décide de sanctions visant plusieurs dizaines de personnalités biélorusses

Réunis en sommet à Bruxelles, les dirigeants de l'Union européenne ont donné leur feu vert pour sanctionner une quarantaine de personnalités biélorusses, mais pas le président Alexandre Loukachenko.

«Nous avons décidé la mise en œuvre des sanctions contre les responsables de la répression [de l'opposition politique biélorusse]», a déclaré le président du Conseil, Charles Michel, à la presse dans la nuit du 1er au 2 octobre, à l’issu du premier jour du sommet de l’Union européenne.

«Nous sommes crédibles», a-t-il insisté, au terme du premier des deux jours de cette réunion des chefs d'Etat et de gouvernement, avec l'ambition d'affirmer le rôle de l'Europe comme «puissance géopolitique». Une décision prise après qu'un conseil européen spécial sur la Biélorussie ait eu lieu en août, comme Charles Michel l'a rappelé lors de la conférence de presse.

Ces sanctions, qui seront «effectives dès vendredi [2 octobre]» avec le lancement d’une «procédure écrite», gèlent les avoirs des personnes concernées dans l'UE. Ces individus sont également interdits d'entrée sur le territoire de l'Union.

Le chef d'Etat biélorusse bientôt visé directement ?

Le président Alexandre Loukachenko ne figure pas sur la liste, qui comprend «une quarantaine de noms», accusés de répression contre l'opposition ou de falsification du résultat de l'élection présidentielle. Mais cette liste n'est pas fermée, selon Charles Michel. «Si ça se durcit, on ne s'interdit pas de mettre M. Loukachenko sous sanctions», a abondé le président français Emmanuel Macron.

Ces sanctions étaient réclamées par l'opposition biélorusse. «Si l'UE se rallie à nous [...] cela pourrait nous aider beaucoup», avait affirmé la veille son chef de file, Svetlana Tikhanovskaïa, qui se trouve en Lituanie après avoir contesté le résultat de la présidentielle du 9 août.

Alors que l'Union européenne et les Etats-Unis ne reconnaissent pas l'élection d'Alexandre Loukachenko, celui-ci voit pour sa part la main de certaines forces extérieures dans le mouvement de contestation qui continue de s'exprimer dans les rues du pays. Il a notamment dénoncé une «révolution de couleur». De son côté, le directeur du Service de renseignement extérieur russe (SVR), Sergueï Narychkine, a accusé Svetlana Tikhanovskaïa d'être «sous la tutelle» des Etats-Unis. Les manifestations à Minsk ont souvent viré à l'affrontement, faisant des centaines de blessés. Plusieurs figures de l'opposition biélorusse ont par ailleurs été arrêtées depuis le début du mouvement de contestation.


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