Birsen kars, elle est morte en martyr révolutionnaire
Birsen Kars, qui a survécu parmi les femmes qui ont été brûlées vives à la prison de Bayrampaşa dans le cadre de l'"opération de retour à la vie" menée dans les 21 prisons turques en 2000 a perdu la vie suite a un cancer le 6 Février en Allemagne dans la ville de Stuttgart.
Qui était Birsen Kars?
Birsen Kars est née le 9 juillet 1973 à Nuremberg. En 1984, sa famille décida de retourner en Turquie. Là, elle est entrée, en 1990, à l'université d'Istanbul ou elle a fait des études en génie industriel. C'est là qu'elle fit connaissance de l'organisation IYÖ-DER liée à la Fédération étudiante TÖDEF qui luttait pour la démocratisation des universités qui subissaient les diktats de la junte militaire qui avait pris le pouvoir le 12 septembre 1980.
Dans le cadre de ses activités politiques sur le campus, elle fut une première fois arrêtée et torturée en février 1992. En septembre 1992, elle a à nouveau été arrêtée sur le campus même. Elle subit une deuxième garde à vue de 15 jours, ce qui signifie une deuxième série de séances de torture. Puis, la 3e cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul la condamnerait à 21 ans et demi de prison pour appartenance à l'organisation " Devrimci Sol ", sans preuve et sur la seule base de déclarations effectuées par la police.
Sa captivité durera près de 11 ans, dont huit ans à la prison de Bayrampasa et deux ans à la prison de Bakirköy. Son transfert vers la prison de Bakirköy surviendrait dans le feu de l'assaut meurtrier du 19 décembre 2000 destiné à inaugurer les nouvelles " prisons de type F ".
Entre 1996 et 2000, les prisons turques vont connaître un regain de tensions. La raison : la volonté de l'Etat turc de briser des détenus politiques. Pour ce faire, l'armée est envoyée sur les prisons à plusieurs reprises, notamment à Ulucanlar en septembre 1999, à Burdur et Bergama en juillet 2000. Et puis, c'est l'assaut final…
Le 19 décembre 2000, 21 prisons sont investies par les forces armées, assistées par des troupes d'élite et la police politique. Bilan : 28 morts et près 1000 blessés.
Birsen Kars se trouve alors dans le bloc C de la prison de Bayrampasa. Vers 4h50, les détenues féminines sont réveillées en sursaut par des bruits d'engin de démolition et de coups de feu nourris. Quelques heures plus tard, six de ses co-détenues sont brûlées vives par les bombes projetées par l'armée.
Elle aussi connaîtra l'enfer. Elle se retrouvera coincée au milieu d'une fumée noire aveuglante qui fit fondre son corps. Ses cheveux se détachèrent par touffes entières. La peau de ses bras se mit à s'accumuler au bout de sa main et à fondre. Tout brûlait, mais sans flamme.
Ses vêtements étaient restés intacts mais son corps brûlait de l'intérieur... Des brûlures au troisième degré recouvrirent un tiers de son corps. Certains médecins soupçonneraient plus tard l'usage de phosphore dans les gaz lancés sur Birsen et ses amies de la prison de Bayrampasa.
Elle passa ensuite 6 mois à l'hôpital sans interruption. En tout, elle subit 10 opérations chirurgicales. Avec les séquelles de la grève de la faim de 1996, sa situation médicale ne fit que s'aggraver. En décembre 2002, elle fut libérée pour une période de six mois en vertu de l'art. 399 du Code de procédure pénale (CMUK). Une fois libre, elle subit d'autres interventions chirurgicales.
Depuis 25 août 2005 elle vivait d’abord âpres un peux partout en Europe.
Elle continuait la lutte contre le fascisme et l’impérialisme.
Nous souhaiterions nos condoléance aux camarades à la famille de Birsen Kars.
Dogan Presse Agence
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